Thibaud et Eloïse regardent la séance de Guignol, dont (comme tout le monde [ne] le sait [pas ]) les principaux acteurs sont :
– Guignol,
– Gnafron,ami de Guignol porté sur le beaujolais
– Madelon : la femme de Guignol,
– Toinon : la femme de Gnafron,
– le gendarme Flageolet,
– Cassandre le propriétaire,
– Monsieur le Bailli le juge,
Ca ne manque jamais, à un moment du spectacle le gendarme demande à l’assistance s’ils ont vu Guignol ou Gnafron, ces derniers avaient pris soin au préalable de demander aux enfants de dire qu’ils ne les avaient pas vu.
Faut-il comme le soutient le père d’Eloïse indiquer au Gendarme que l’on a vu Guignol, pour la bonne raison que c’est la vérité ?
Ou comme le soutient le grand-père de Thibaud considérer que l’honneur est du côté de celui qui ne dénonce pas ?
Sur ce, Bonnes vacances à tous
…Et merci à notre hôte pour la qualité de son site, et pour la tribune qu’il y rend disponible.
Heureuses vacances à toutes et tous celles et ceux qui y sont, à toutes celles et ceux qui en ont.
Demandons aux reporters sans frontières ce qu’ils en pensent.
Dans une société de communication instrumentalisée par les pouvoirs, les journalistes assassinés sont chaque année plus nombreux, et ceux qui ne le sont pas encore, sont d’autant plus convaincus qu’il faut pourtant continuer de prendre le risque de l’être pour porter la vérité au rang de connaissance.
Qui parle encore, ce 25 juillet, des 7 années de séquestration des compagnons de geôle d’Ingrid Bétancourt?
Qui parlera, demain, des 800000 foyers désertés par leurs habitants au Liban, où les civils sont bombardés, dans un pays qui a pu organiser des élections libres et démocratiques, mais où le principal candidat avait été assassiné quelques semaines auparavant?
Qui parlait, hier soir, d’un autre pays qui juste au lendemain d’élections, a vu les généraux cyniques expliquer qu’ils protégeaient la constitution en prenant le pouvoir par la force et en la modifiant, à une opinion mondiale qui n’en a pas témoigné auatant qu’elle le pouvait, et vouloir faire croire que ce n’était pas eux qui jugeaient les civils disparus, mais les tribunaux?…
Laissons la parole aux petits enfants, qui savent mieux que les adultes, consommateurs et électeurs de leur propre conditionnement, choisir eux-mêmes qui sont les tyrans: ils nous montreront combien nos chers ministres nous prennent pour des imbéciles en distribuant sur les autoroutes des « punitions pour les parents » où l’on lit qu’ils doivent copier trois fois dix fois « je respecterai la règlementation et l’environnement, je ne roulerai pas trop vite », sur un fac-similé de cahier d’écolier.
La démocratie ne s’use que si on ne s’en sert pas, et si les élections approchent, quel est le guignol pour lequel nous pourrons voter avec la conscience tranquille et sereine qui est celle des enfants lorsqu’ils protègent le juste qui apparaît comme le coquin quand les coquins sont du côté de la répression?
Sommes-nous tellement dans un théâtre de guignol, dans ce monde où plus de la moitié des enfants sont sans scolarité, sans santé, sans soins ni alimentation suffisante, sans eau, et sans théâtres de guignol de leur âge?
Pour soutenir Pêle-mail je me permets d’intervenir dans le débat
Juste un mot sur la notion d’ « epikea », ou « l’esprit de la loi. » Platon et Aristote avaient des avis contraires sur ce point. Platon pensait que toute exception à la loi est néfaste à la loi.
A contrario Aristote pense que chaque fois que nous parlons d’une loi humaine, epikea sert la loi. L’exception sert la loi parce que la loi ne peut prévoir toutes les possibilités humaines.
Ce qui revient à dire à la manière de Saint Paul que « la lettre tue et seul l’esprit vivifie » (épître aux Corinthiens III 6 ).
Il est aussi possible de relire Colomba pour se faire une idée
Mais qu’en dit Brazelton? :’All 4-year olds lie. An active imagination is a sign of emotional health at around ages 4 and 5 – even if it leads to untruths. And it will. Parents should be ready for it and should not overreact.’
Ma reponse est ‘que l’honneur est du côté de celui qui ne dénonce pas’ c’est vrai’ if it’s the virtuous thing to do (as honor what is due the virtuous man), but if it’s Hitler running away, of course, you have to denounce him. As the Greeks would say the virtuous man would be the one to measure when one should or should not intervene, one has to use his prudence (the depths of this seeming tautology is at the center of the Greek/Christian moral system) . If you see a guy running away with a smoking gun, it might be pretty serious (and he could kill your husband, wife, son or daughter next), if he is running away with a stolen apple – then maybe he needs to eat it and you can use the principle of epikea to reason that law in this case does not intend the person to starve instead of steal and the officer might be to stupid to realize this . . . . Since kids are not quite up to learning prudence and grays, you have to present the black and white but with a reason. The officer is trying to promote the common good, you should not intervene on someone’s privacy (a good due an individual) by reporting them, but if they have committed an offense for which chase is due then you probably should denounce the person. Of course, if your police force if corrupt that is a different story. Maybe make it more concrete. Your dad is chasing someone and then he asks you where the person went . . do you answer 🙂
The point is that so called universal norms are ultimately based (or so they should be) on some metaphysical reality; whence ‘always tell the truth’ is trying to get to the transcendental equivalence of Being, One, Goodness, Truth, (and some add Beauty). So lying, in so far as it obfuscates reality is to be avoided, but when a villain (someone to whom the truth is NOT due) asks a question the preservation of truth/goodness/beauty/reality might be better served by withholding a fact from him that he will twist to the detriment of all. I guess for kids, till they get old enough to process these distinctions, a good lesson is to trust the ‘truth’ of the REALITY (being/good/beauty) of the person the child loves/respect and not the ‘truth’ of the whatever words (mere conveyers of the imprints of reality) might be uttered. So if the lesson for Thibault to learn was that all French police officers are corrupt then that’s ok 😉
The subtleties of this question are well framed within the distinctions between public and private, and true and perceived good. The inherent compatibility of the true private and common goods, and the the dissonance when one is merely perceived, act as good foils upon which to launch a discussion . . .